#2 Le bien-être au service de la performance? Récupération + état d’esprit!

Ecrit par Maayke van der Pluijm, psychologue du sport FSP

Le bien-être au service de la performance ?

La semaine dernière, nous avons publié la première partie de l’article Le bien-être au service de la performance ? Nous avons discuté de l’impact de notre “raison d’être” et nos relations avec les autres sur notre santé mentale. Aujourd’hui, nous allons aborder 3. Notre récupération et ressourcement, et 4. Notre état d’esprit. Encore une fois, pour chaque élément, nous avons listé quelques questions. Si vous le souhaitez, prenez le temps de réfléchir à ces questions et de trouver quelques perspectives d’action. Bonne continuation ! 

Récupération et ressourcement

Bien que les athlètes soient censés comprendre l’idée de récupération après l’entraînement, la fatigue chronique est une plainte fréquente et le syndrome de surentraînement (voir vidéo) est un problème courant chez les athlètes. Les athlètes très motivés et ambitieux peuvent être vulnérables à la frustration liée à de mauvaises performances, ce qui les pousse à augmenter l’intensité et le volume de l’entraînement, puis entraîne une fatigue accrue et une détérioration des performances. Ils entrent alors dans un cycle progressif de déclin qui aboutit souvent à la détérioration de leur bien-être mental. Une dépression et des états d’humeur dégradés, ainsi qu’une perte de motivation et des troubles du sommeil peuvent se manifester. Il est très important que l’athlète apprenne à écouter son corps. Il doit l’apprendre très tôt dans sa carrière et installer des croyances saines sur la signification de l’entraînement et de la récupération et la valeur qu’il y attache. Les entraîneurs, les parents et aussi le psychologue du sport ont un rôle important à jouer pour « sensibiliser » l’athlète. Développer une autre activité, faire quelque chose de complètement différent (un autre sport, lire, dessiner, etc.) sont des moyens efficaces pour recharger les batteries de l’athlète. Un athlète doit avoir un plan et une routine d’entraînement et développer ses propres routines ou stratégies de récupération.

  • Quand ai-je des moments de récupération ?
  • Les ai-je planifiés dans mon emploi du temps ? Que dois-je faire pendant la récupération ? De quoi ai-je besoin pour avoir une bonne récupération ?
  • Que signifie réellement la récupération pour moi en tant qu’athlète ? Quels mots me viennent à l’esprit ? Que me disent ces mots ?
  • Comment puis-je savoir que j’ai besoin de plus de récupération ?

L’état d’esprit

Bien que la plupart des gens soient d’accord avec le fait que les athlètes ont besoin d’un esprit fort pour réaliser des performances de haut niveau, il n’est peut-être pas tout à fait clair ce que cela signifie exactement. Avoir un état d’esprit de haute performance, est-ce quelque chose que vous pouvez décrire ou que vous avez déjà vécu ? Quelles sont les qualités ou les attributs et les compétences dont vous auriez besoin pour avoir un état d’esprit de haute performance ? L’état d’esprit est un ensemble de pensées et de croyances qui façonnent nos habitudes de pensée, ce qui a une influence directe sur nos performances et notre bien-être. La célèbre psychologue Carol Dweck (2015) a établi la différence entre un ‘growth mindset’ et un ‘fixed mindset’. Dans un ”growth mindset”, les gens croient que leurs capacités les plus fondamentales peuvent être développées par le dévouement et le travail dur. Le talent naturel est souvent surévalué et les aptitudes mentales ne sont qu’un point de départ. Une telle croyance crée un désir d’apprendre et une résilience qui sont essentiels pour obtenir des performances élevées. À l’opposé d’un ‘fixed mindset’, où les gens pensent que leurs capacités sont fixes et croient que la marge de développement est insignifiante. Des recherches ont montré que plus une personne a une vision fixe de sa personnalité et de ses capacités, plus elle est vulnérable aux problèmes mentaux. Les chercheurs ont également constaté que les personnes ayant une attitude de croissance (growth mindset) étaient moins susceptibles d’éprouver la peur d’échouer, de l’anxiété de la dépression et étaient moins perfectionnistes, trait qui nuit souvent aux performances d’un athlète. Pour les athlètes qui veulent atteindre des performances élevées, il est crucial de développer un ‘growth mindset’. Les parents et les entraîneurs peuvent déjà faire beaucoup. Féliciter l’effort plutôt que le résultat favorisera le développement d’un growth mindset. Mais l’athlète lui-même doit aussi faire le travail de base. Voici quelques questions pour commencer.

  • Suis-je conscient de mes pensées, de mon discours interne et des histoires que jeme raconte ?
  • Qu’est-ce qui me déconcentre dans ma performance ?
  • Que crois-je à mon propos lorsque cela se produit ?
  • Suis-je conscient de mes forces et est-ce que je les développe ?
  • Lorsque jesuis moins performant, qu’est-ce que je me dis et sur quoi je meconcentre?
  • Je me concentre sur les choses que je peux contrôler et qui sont importantes pour moi ?

Conclusion

Bien que les quatre éléments abordés dans cet article soient très importants, ils ne sont certainement pas les seuls facteurs de bien-être. Nous n’avons pas abordé la nutrition par exemple, un élément crucial du processus de performance et de récupération d’un athlète qui peut également influencer son bien-être mental.

Le monde dans lequel nous vivons est complexe. Comprendre vos besoins personnels et les facteurs qui influencent votre état de bien-être est peut-être un premier pas dans la bonne direction. Prendre conscience de ce qui vous fait vous sentir bien et fort et vous permet de relever les défis de votre vie et d’atteindre vos objectifs. Faites un TOP 5 de vos facteurs de bien-être personnel et organisez votre temps de manière à en faire une priorité.

Faites de votre santé mentale votre priorité #1!

 

  • Scoggin, Sallie & McNeil, Dominic. (2019). Examining the relationship of growth mindset to positive psychology skills and competitive anxiety in athletes.
  • Kreher, J. B., & Schwartz, J. B. (2012). Overtraining syndrome: a practical guide. Sports health, 4(2), 128–138.

 

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