Ecrit par Maayke van der Pluijm, psychologue du sport FSP
Le bien-être au service de la performance ?
Pour améliorer ses performances, il faut considérer l’interaction de tous les éléments de sa vie et de son environnement. Imaginez cela comme le mécanisme d’une voiture. Si une pièce tombe en panne, la voiture ne roule plus. Pour que la voiture roule sans problème, toutes les pièces doivent être en place et fonctionner ensemble.
Nous discuterons de quatre domaines qui peuvent être considérés entre autres comme les fondements de notre santé et de notre bien-être : 1. Notre raison d’être, 2. Nos relations avec les autres, 3. Notre récupération et ressourcement, et 4. Notre état d’esprit.
Aujourd’hui, nous aborderons les points 1 et 2, puis dans quelques jours, les points 3 et 4. Pour chaque élément, nous avons listé quelques questions. Si vous le souhaitez, prenez le temps de réfléchir à ces questions et de trouver quelques perspectives d’action.
Notre raison d’être
Les Japonais appellent cela ‘ikigai’, ou en français, notre ‘raison d’être’. De plus en plus d’ études montrent que les personnes qui ont un but précis dans la vie ont tendance à obtenir de meilleurs résultats pour un certain nombre de mesures de la santé mentale, du bien-être et même du fonctionnement cognitif. Les personnes qui trouvent un sens à leur vie sont également plus aptes à gérer le stress. Plusieurs études montrent également que ces personnes ont tendance à adopter des comportements plus sains tels que faire de l’exercice et manger sainement. Il existe donc des évidences scientifiques qui soulignent l’importance de cette « raison d’être », mais de nombreuses personnes ont du mal à la trouver, à comprendre ce qui est le plus important pour elles et ce qui peut guider leurs décisions dans la vie, influencer leur comportement, façonner leurs objectifs et leur sens de l’orientation, et donner un sens à leur vie.
Pour les athlètes, trouver un but équivaut à avoir du “grit”, c’est-à-dire la capacité de s’efforcer d’atteindre des objectifs ambitieux à long terme et d’avoir la persévérance nécessaire pour y arriver. Comment pouvez-vous trouver votre ‘raison d’être’ en tant qu’athlète ? Prenez le temps de vous poser quelques questions fondamentales :
- Pourquoi est-ce que j’aime mon sport ?
- Qu’est-ce qui me passionne ?
- Dans quel domaine suis-je bon ?
- Qu’est-ce qui est important pour moi en dehors de ma vie d’athlète et pourquoi ?
- Comment est-ce que je veux que les autres me voient dans mon rôle d’athlète et en dehors de celui-ci ?
- Qu’ai-je à offrir au monde, aux gens qui m’entourent, à ma famille et à mes amis ?
Nos relations avec les autres
Les êtres humains sont des êtres sociaux. Les liens avec les autres ont un certain nombre d’effets bénéfiques sur la santé mentale, tels qu’un sentiment d’appartenance plus fort, un niveau de bonheur plus élevé, des niveaux de stress réduits, une meilleure estime de soi et une plus grande confiance en soi. Des recherches ont montré que les personnes qui perçoivent un soutien social insuffisant sont les plus susceptibles de souffrir de troubles mentaux tels que l’anxiété et la dépression. Il n’est pas rare que les athlètes se sentent seuls en raison de leurs horaires d’entraînement et de compétition chargés, de leurs déplacements et de leur engagement dans leur sport. De plus, un manque de confiance au sein des équipes peut être une source importante de stress et de solitude. L’entraîneur a un rôle important à jouer pour renforcer les liens entre les membres de l’équipe, qu’il s’agisse d’un sport individuel ou d’un sport d’équipe. Cela peut se faire en investissant du temps pour apprendre à mieux se connaître et en développant des activités en dehors de la pratique sportive normale. Ensuite, bien que ce ne soit pas toujours facile, il est important que l’athlète investisse consciemment du temps dans ses relations en dehors de son sport. Par exemple, prévoir quelques moments dans l’année pour passer du temps avec ses amis, partir en week-end ou sortir.
Demandez-vous :
- Quels sont les amis auxquels je me sens attaché ?
- En qui ai-je confiance ?
- Quelles sont les relations auxquelles je tiens le plus et pourquoi ?
- Que puis-je faire pour entretenir mes relations amicales ?
Vous êtes curieux de connaître les 2 prochains éléments? Dans quelques jours, il y aura du nouveau contenu. En attendant, prenez le temps de réfléchir à certaines des questions ci-dessus. Bonne continuation!
Références
- Kentaro et al. (2017). Sense of life worth living (ikigai) and incident functional disability in elderly Japanese: The Tsurugaya Project. Journal of Psychosomatic Research, Volume 95, 2017, p. 62-67
- Schaefer, S. et al. (2013). Purpose in life predicts better emotional recovery from negative stimuli. PloS one, 8(11), e80329.
- Ikigai: https://nesslabs.com/ikigai-neuroscience